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Les sols en ville Désartificialiser et renaturer les villes

Il n’y a pas de modèle unique en matière de désartificialisation. Guillaume Lemoine, de EPF Nord - Pas de Calais assure que « certains sols industriels méritent de rester en place. Des actions sont menées, mais sans restauration des sols, ni de leurs fonctions ». ©P. Fayolle

La lutte contre l’artificialisation des sols est l’un des buts du « Plan biodiversité ». Le génie écologique peut aider à atteindre l’objectif zéro artificialisation nette.

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Pour sa quatrième journée d’échange technique, le centre de ressources génie écologique de l’office français de la biodiversité s’est focalisé sur la désartificialisation. L’événement, qui s’est déroulé jeudi 5 novembre 2020, s’est concentré sur les solutions pour restaurer les sols, afin de progresser collectivement sur le sujet. Après une partie de la matinée consacrée aux connaissances sur les sols et l’artificialisation, la part belle a été faite aux retours d’expérience.

Restaurer des sites à l’abandon

Le génie pédologique permet de réhabiliter des sols dégradés via la construction de technosols à l’aide de déchets et sous-produits. Ils sont capables d’assurer des services écosystémiques de manière similaire à des sols naturels et peuvent constituer des écosystèmes d’intérêt en termes de biodiversité. « Trop souvent, les maîtres d’ouvrage utilisent de la terre végétale, alors qu’on pourrait utiliser des déchets urbains » plaide Jean-Christophe Louvet, du groupe Luc Durand TP. Ce dernier est partenaire du projet de recherche Siterre sur la construction de sols fertiles à partir de déchets urbains. Il estime que les freins tiennent à la méconnaissance des techniques et au terme de « déchet », connoté trop négativement dans la langue française.

Le projet Bio-TUBES (Bio-technosols urbains en faveur de la biodiversité et des services écosystémiques) cherche à développer et valider l’approche TalVeg de restauration écologique des sols urbains. Cet outil d’aide à la décision innovant est au départ destiné à la végétalisation des talus de voies de communication.
Autre objectif du projet : développer les méthodes de suivi et d’évaluation des sols reconstruits (biodiversité, fonctions écologiques et services écosystémiques).
La synthèse du projet est disponible sur le site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Renaturer des espaces dégradés

« La première étape de la désartificialisation, c’est la désimperméabilisation » rappelle Guillaume Lemoine, de EPF Nord - Pas de Calais. Pour lui, certains sols industriels méritent de rester en place. Des actions sont menées, mais sans restauration des sols, ni de leurs fonctions. « Il y a des sols naturellement contraints, pauvres, carencés… et souvent très riches en biodiversité ».

Il rappelle qu’il n’y a pas un modèle unique d’intervention et que les actions mises en place dépendent : des objectifs que l’on donne au site, des potentialités des sols, des contraintes agronomiques, des moyens techniques et financiers mobilisables et du temps dont on dispose.

Dans une optique de renaturation des délaissés routiers, le département de la Loire-Atlantique a lancé le plan d’action « route de demain ». Il a sollicité l’expertise du Cerema (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) sur le premier site à renaturer de Rougé, afin de bénéficier d’un cadre méthodologique pour essaimer la démarche sur d’autres sites par la suite.

Dans une démarche zérophyto, le réseau de transport d’électricité (RTE) cherche à désartificialiser autour des postes électriques. Une option consiste à végétaliser le site avec des plantes couvre-sol, mais il y a de nombreuses contraintes : la hauteur des végétaux ne doit pas excéder 15 cm sous le matériel électrique et 70 cm sur les délaissés.

Ruffine Le Villain a présenté le travail effectué sur le site d’OS Marsillon. Prévu à la végétalisation en 2021, RTE a mandaté le bureau d’études Microhumus en 2019 pour un suivi de la qualité des sols sur une période indicative de 3 à 5 ans.

Léna Hespel

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